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La guerre des haies

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La guerre des haies Empty La guerre des haies

Message  Bobabs Mar 23 Mar - 8:25

LA GUERRE DES HAIES

La guerre des haies Bocage10

Face au blocage de la situation à l'est du front et l'impossibilité pour les troupes anglo-canadiennes de prendre Caen (voir bataille de Caen), les troupes alliées, principalement américaines, se voient obligées de progresser au sud-ouest dans une zone de bocage, une zone très favorable à la défense et dont les troupes allemandes plus expérimentées savent profiter.

D'un point de vue opérationnel, cette succession de prés et de haies empêche l'alignement du front d'attaque américain et facilite les prises de flanc. D'un point de vue tactique, chaque haie présente un nouveau retranchement à conquérir, exposant aux coups des défenseurs, l'infanterie et les blindés alliés à courte portée de tir telle une succession d'embuscades. Or l'état-major américain n'avait pas prévu de disputer des combats intenses dans cette zone et sous-estima les difficultés de la configuration du terrain rendant difficile tout mouvement de chars ainsi que la progression des hommes avec peu de visibilité.



Elles favorisent les positions défensives allemandes et leur camouflage. Les troupes de la Wehrmacht auxquelles les Alliés doivent faire face sont plus expérimentées que les troupes qui stationnaient sur les côtes du débarquement. Notamment les Fallschirmjäger qui savent tirer profit de ces petits prés clôturés par des talus et des hautes haies. Elles s'y camouflent facilement rendant la suprématie aérienne alliée moins déterminante et l'artillerie américaine peu efficace. Les Allemands pratiquent une tactique où chaque point défensif d'un pré peut soutenir celui du pré d'à côté.

Les blindés alliés ne peuvent progresser sur ce terrain, les routes sont étroites et bordées de hautes haies où les chars sont exposés aux tirs de l'artillerie allemande. Et quand ils arrivent à franchir les haies, la manoeuvre découvre le dessous du char, non blindé, pour les tirs de panzerschrecks (l'équivalent des bazookas américains) de soldats allemands embusqués. La bataille des haies est une guerre d'infanterie qui peut être rapprochée par certains de ses aspects à une guerre de jungle.

L'avancée américaine est très lente et très coûteuse en vies humaines. Il faut quelquefois plusieurs dizaines de morts alliés pour prendre un pré ou une haie. 7 000 GI sont tués ou blessés pour libérer le simple bourg de Sainteny, entre Carentan et Périers. 10 000 autres subiront le même sort pour prendre la Haye-du-Puits le 8 juillet puis Lessay une semaine plus tard alors que cette ville n'est distante que de 8 km. Le moral des troupes américaines est atteint dans cette guerre d'usure où une haie prise avec difficulté ressemble terriblement à la haie précédente.

Début juillet, les Américains perdent un homme par mètre de progression de la ligne de front. Les pertes seront encore plus terribles pour prendre la ville de Saint-Lô, âprement défendue par un régiment parachutiste allemand depuis les collines au nord de la ville. Le mois de juillet sera sans doute le mois le plus difficile pour les Alliés sur le front de l'Ouest.

Selon leurs plans, à D+60 (60 jours après le débarquement) ils auraient déjà dû libérer la Bretagne et avoir atteint la Loire alors qu'ils sont bloqués au nord d'une ligne Caen-Saint-Lô, n'ayant progressé que de quelques kilomètres en plus de trois semaines. L'état-major américain est inquiet ; à ce rythme, ils craignent de devoir livrer un mois de combat supplémentaire pour atteindre Coutances

Après la prise de Cherbourg, Bradley a ramené ses troupes sur une ligne Carentan-Portbail, en vue de relancer l’attaque vers le sud. Mais l'offensive, déclenchée dans les premiers jours de juillet sous une pluie battante, piétine. Les Allemands ont reçu des renforts appréciables et ont eu tout le temps d'édifier des retranchements d'une efficacité redoutable, défendus par des unités qui ne le sont pas moins, comme les parachutistes du général Meindl ou des éléments des divisions SS Das Reich ou Götz von Berlichingen.

La guerre des haies Paras_10

Parachutistes allemands dissimulés dans le Bocage

Dans leurs plans, les stratèges d'Overlord n’ont pas porté assez d’attention à la configuration si particulière du bocage normand. La lourde machine de guerre américaine s’adapte mal à ce labyrinthe de petits champs clos et de chemins creux, bien davantage propices à la guérilla. Embusqués dans les taillis, les tireurs équipés de Panzerschreck (équivalent du bazooka américain) détruisent comme à l'exercice les chars contraints de présenter à chaque franchissement de haie leur ventre dépourvu de blindage.

L'appui d'ordinaire si décisif de l'artillerie et de l'aviation tactique est ici d'une moindre utilité, compte-tenu de l'impossibilité d'identifier avec précision les positions adverses. La « guerre des haies » sera avant tout une bataille de fantassins dans laquelle le défenseur est en position de force. Plongés dans ce véritable enfer, les Gi's tombent par dizaines, par centaines pour enlever une haie en tout point semblable à celle qu'ils viennent de prendre, désespérément semblable à celles qu'il leur reste à conquérir.

La guerre des haies Us_abr10

Abri creusé à l'intérieur d'une haie

Sept mille Gi's sont tués ou blessés pour enlever la modeste bourgade de Sainteny, entre Carentan et Périers ; dix mille ont été mis hors de combat avant de pouvoir pénétrer dans la Haye-du-Puits, le 8 juillet, puis d'atteindre les abords de Lessay, distante de huit kilomètres... une semaine plus tard. Un homme perdu pour un mètre gagné ! Certaines compagnies sont réduites à quelques dizaines d'hommes. Les pertes sont plus terribles encore pour prendre Saint-Lô, âprement défendue par les chasseurs-parachutistes qui tiennent les collines au nord de la ville. Lorsqu'il pénètre dans la « capitale des ruines » le 18 juillet, derrière les hommes de la 29e division, un correspondant de guerre évoque « la vallée de l'ombre de la mort ».

La guerre des haies La_bat10

La bataille fait rage près de Lessay

« Nous progressons à une vitesse escargotique », reconnaît Bradley, « l'Allemand nous fait payer un prix exorbitant les misérables mètres que nous pouvons gagner ». Et un autre général américain d'ajouter: « Cette foutue guerre peut bien durer dix ans! »

La guerre des haies Guerre11

Ce mois de juillet 1944 est incontestablement le plus difficile et le plus noir pour les Alliés. Selon les prévisions, à "J" + 60, ils devaient avoir libéré la Bretagne et atteint la Loire. Or, ils peinent toujours sur une ligne Saint-Lô-Caen. En plus de trois semaines, le front n'a progressé que de quelques kilomètres, au prix de pertes considérables. A ce rythme, il faudra bien encore un mois aux Américains avant d'atteindre Coutances.

La guerre des haies Guerre10
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