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Le Brigadier Général Roosevelt JR

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Message  Bobabs Ven 12 Mai - 15:02

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Un Général peu ordinaire
Extrait du livre "Le grand jour" de Gilles Perrault


Sur les trois régiments désignés pour débarquer à Omaha, l'un appartient à la 29° division, les deux autres à la 1ère division. L'insigne de la 1ère division représente le chiffre un, teint en rouge, aussi a-t-on surnommé cette unité la "Grand Un Rouge". Parachutistes mis à part, c'est à coup sûr la meilleure division américaine en Europe, la plus aguerrie, la plus ardente au combat. Ses hommes viennent pour la plupart de New York. Citadins, employés de bureau, ouvriers, ils n'ont pas la carrure impressionnante des géants du Texas ou de l'Ouest américain, mais ils proclament que le meilleur entrainement militaire, c'est encore la bagarre deux fois par jour dans le métro New Yorkais pour conquérir une place assise. Et leur général répète à ses collègues : "Mes types sont peut être petits, mais ils y vont de bon coeur".
La Grand Un Rouge en était à son troisième débarquement. On l'avait jetée une première fois sur les plages d'Afrique du Nord, en 1942, et elle avait écrasé en Tunisie les restes de l'Afrika Korps de Rommel. En 1943, c'était le tour de la Sicile. Dure bataille...Le deuxième jour, l'état major allemand lance contre la Grand Un Rouge la division blindée Hermann Goering, ses chars Tigre et ses granadiers d'élite. Les New Yorkais voient sans trembler le formidable rouleau compresseur dévaler de la montagne, détruisent la moitié des chars, se blotissent dans leurs trous individuels tandis que passent sur eux les Tigre rescapés allemands, les mettent en déroute, obligent ainsi les monstres blindés, privés de tout soutien d'infanterie,à regagner leur base de départ. Un fait d'armes remarquable de courage et de sang froid.

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Mais sa gloire était montée à la tête de la Grand Un Rouge. Elle avait l'impression de gagner la guerre à elle toute seule. Orgueilleuse, indisciplinée, elle traitait par le mépris les ordres venus d'en haut et ne respectait que les deux généraux qui la commandaient. L'un s'appelait Allen. Son adjoint, encore plus populaire parmi la troupe, portait un nom célèbre en Amérique : Roosevelt. Cousin très éloigné de Franklin Roosevelt, président des Etats-Unis en 1944, il était le fils aîné de Théodore Roosevelt, qui avait été lui aussi élu président en 1901. C'était un petit homme au visage ridé, à la voix rauque, dont le général Bradley devait dire après sa mort : "Je n'ai jamais rencontré d'homme aussi courageux que lui".

Ses soldats l'adoraient pour sa bravoure mais aussi pour sa simplicité. Il leur parlait comme s'il n'avait pas d'épaulettes. Et il savait trouver les mots capables de plaire à des New-Yorkais dégourdis que les grands discours faisaient bailler d'ennui. En Tunisie, alors que l'Afrika Korps résistait tenacement aux assauts américains, Roosevelt avait crié à ses hommes : "Allons les gars, on aplatit les Boches et on retourne à Oran casser la gueule à tous les types de la Military Police!" Les membres de la Military Police, chargés de maintenir la discipline dans l'armée américaine, n'étaient pas très populaires parmi les durs-à-cuire de la 1ère division. Et la Grand Un Rouge avait fait ce que lui avait demandé son fou de Roosevelt : après avoir aplati les Boches, elle avait cassé la gueule à la Military Police d'Oran.
Les grands chefs, exaspérés s'étaient finalement décidés à mettre au pas l'intenable 1ère division. On avait commencé par lui enlever ses deux généraux. Roosevelt en avait profité pour réaliser son troisième débarquement : il avait attaqué et enlevé la Corse avec les Français Libres. Mais il s'était retrouvé dans un état-major, occupé à faire de la paperasse, ce que detestait plus que tout au monde cet homme dynamique qui avait été explorateur avant d'entrer dans l'armée. Aurait-on la cruauté de le priver, lui le spécialiste, de son quatrième débarquement ? Resterait-il le derrière assis sur une chaise tandis que ses hommes iraient une fois de plus à l'abordage ? Cette seule pensée plongeait Roosevelt dans le désespoir.

Il écrivit à son supérieur, le général Bradley : "Si vous me demandez d'y aller à la nage avec un obus de 105 ficelé dans le dos, je suis d'accord. D'accord pour n'importe quoi! Aidez moi seulement à sortir de ce trou à rats." Bradley, tranquille et réservé, aimait beaucoup Roosevelt, dont les qualités et les défauts étaient exactement l'opposé des siens. Il le convoqua et lui dit : "Pas question pour vous de retourner à la Grand Un Rouge. Mais nous avons une autre division qui attaquera en première ligne : la 4°. Ses soldats n'ont jamais vu le feu. Votre présence parmi eux serait bien utile, mais je vous préviens que vous y laisserait probablement votre peau."
Ainsi le général de brigade Théodore Roosevelt se retrouvait-il pour la quatrième fois en cette aube du 6 juin 1944, dans une barge d'assaut filant à pleins gaz vers le rivage ennemi.

"Parmi les soldats de la 4° division", comme le lui avait demandé Bradley ? Non : à leur tête, comme il en avait la dangereuse habitude. Il avait supplié quon le laissât partir avec la première vague : "ça rassurera les gamins de me voir dans le coup." Il était le seul général à accompagner cette première vague et, des six mille hommes qui la composaient, il était certainement le plus âgé : cinquante-sept ans, avec un coeur qui battait la breloque et une épaule raide de rhumatisme. Mais Roosevelt avait vu juste :
"Sa présence réconfortait les soldats qu'il menait à "l'assaut avec, pour seules armes personnelles, un pisolet à sept balles et une canne. Contemplant cet homme au visage creusé de rides qui aurait pu être leur père, les garçons de vingt ans se disaient :"Si le vieux tient le coup, je dois pouvoir aussi." Il reste au général cinq semaines à vivre.
Son objectif est l'immense plage de sable blond de Sainte Marie du Mont, que les Américains ont baptisé Utah. Elle a déjà une très vieille expérience des débarquements. Il y a plus de mille ans, en 841, les vikings y ont débarqué de leurs drakkars et ont conquis le pays.
En 1793, lors de la révolution française, les Anglais ont tenté à leur tour une descente pour venir au secours des chouans royalistes. La plage allait donc subir le troisième débarquement de son histoire.

Elle est située à une quinzaine de kilomètres d'Omaha, qu'attaquent au même moment les vieux complices de Roosevelt, les durs de la Grand Un Rouge, parmi lesquels se trouve son propre fils, Quentin Roosevelt, capitaine de vingt-cinq ans. Derrière la plage, des dunes farcies de blockhaus allemands et de champs de mines. Au delà des dunes, un immense marais artificiel que les Allemands ont fait surgir en fermant des ecluses. Ni les tanks ni les camions américains ne pourront progresser à travers le marais : ils devront emprunter les quatre routes étroites qui le traversent et rejoignent la terre ferme, trois kilomètres plus loin. C'est pourquoi les paras américains ont reçu mission de tenir à tout prix le débouché de ces quatre routes. Il s'agissait d'empêcher les Allemands d'y installer des bouchons anti-chars qui, tenant les chaussées sous leur feu, auraiant bloqué toute progression.
Les paras ont rempli leur contrat. C'est maintenant le tour des "gamins" de Roosevelt d'entrer en action. Ils doivent enfoncer la première ligne de défense installée dans les dunes.

PS: Pour les cinéphiles qui ont vu et revu Le Jour le plus long, Henry Fonda joua le rôle du brigadier-général T. Roosevelt (il débarquera à la tête de ses hommes lors du premier assaut malgré son âge peu courant pour l'exercice et une douloureuse arthrite qui l'obligeait à constamment s'aider d'une canne.)

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Tombe du Général Théodore Roosevelt JR, Mort au combat le 12 juillet 1944. Cimmetière d'Omaha Beach
Bobabs
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General of the Army
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